Jean Lambert-Wild est né en 1979 à l’île de la Réunion. Son père, éleveur, érait à l’origine de la création, en 1979 de la Sica Révia, coopérative agricole qui regroupe en 2012, 323 éleveurs de bœufs à la Réunion. Enfant, il vivra l’aventure de la création de cette coopérative comme une épopée initiatrice dont la mythologie reste présente dans nombre de ses écrits. Il ne rêve alors que « de mer, Conrad, et piraterie ». Après plusieurs tentatives rocambolesques de quitter son île sans attendre sa majorité, il finit par rejoindre la métropole en 1990. Il débarque donc à Lyon et débute alors des études de philosophie qui le conduiront jusqu’en Licence à l’Université de Lyon III, où son professeur de latin André Arcellaschi l’encourage à monter des pièces de Plaute, Sénèque ou Gombrowicz. En même année, il a écrit et mis en scène Grande Lessive de Printemps qui a été présentée au théâtre de l’Espace 44 à Lyon.
Il fera son apprentissage du théâtre auprès de différents maîtres de la mise en scène : d’abord Michel Dubois qui lui ouvre, grâce à l’intérêt qu’il trouve à ses textes, les portes de la Comédie de Caen. D’apprenti, il deviendra progressivement assistant à la mise en scène, construisant ainsi progressivement les bases de sa grammaire théâtrale. Il sera ensuite assistant de Jean-Yves Lazennec, de Philippe Goyard et surtout de Matthias Langhoff durant plusieurs années.
La place de l’acteur y est centrale et celui-ci est invité à dialoguer avec tous les aspects de la modernité dont sont dotées aujourd’hui les formes dramatiques. Il est fasciné d’absorber les techniques qui écrase le théâtre dans ses spectacles. À travers la collaboration avec des artistes multidisciplinaires, il maîtrise les techniques pour renforcer le théâtre comme une tradition vivante.
En 1997, il rencontre Henri Taquet, directeur du Granit-Scène Nationale de Belfort, qui lui donnera l’opportunité de monter ses premières productions théâtrales. Il s’installe alors à Belfort et cette nouvelle vie va lui offrir les conditions de son développement artistique.
La même année, il s’associe avec Catherine Lefeuvre, son épouse avec qui il aura deux enfants, le compositeur Jean-Luc Therminarias, l’éclairagiste Renaud Lagier, le régisseur son Christophe Farion, le scénographe Thierry Varenne et le régisseur général et éclairagiste Franck Besson pour fonder la Coopérative 326. C’est la première tentative en France de regrouper plusieurs corps de métiers artistiques et techniques, à partir des principes de coopération, de partage et de mutualisation. Il créé ainsi un réseau participatif et solidaire d’artistes, de techniciens, d’universitaires et de chefs d’entreprise. La Coopérative 326, basée à Belfort connaît un gros succès et rayonne sur toute la France. Ses spectacles sont notamment invités au Théâtre de la Colline, au Théâtre de l’Odéon, à la MC93 ou encore au Festival d’Avignon. En 2010, il a été nominé aux Molières Jeune Public pour Comment ai-je pu tenir là dedans, d’après la chèvre de Mr Seguin d’Alphonse Daudet.
En 2007, il est nommé par le Ministère de la Culture à la direction de la Comédie de Caen, Centre Dramatique National de Normandie, fonction qu’il occupe jusqu’au 31 décembre 2014. Ce centre de création et de production crée et diffuse des spectacles au rayonnement national et international et accompagne au travers de son projet artistique des compagnies théâtrales indépendantes françaises et étrangères. Son ancrage en région lui permet de poursuivre son action de démocratisation culturelle et de développement des publics.
Il est nommé par le Ministère de la Culture à la direction du Théâtre de l’Union, Centre Dramatique National du Limousin, et de L’Académie, École Nationale Supérieure de Théâtre du Limousin à partir du 1er janvier 2015.
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