Je me définis comme performeur vidéo et plasticien vidéo, deux voix complémentaires qui nourrissent mon rapport à l’image depuis plus de 15 ans.
J’ai toujours exploré, expérimenté l’image sous toute ses formes (vidéo,pellicule, dessin, graphisme, 3D, temps réel ou non…) et le rapport de ces formes entre elles, en tant qu’elles structurent un sens par leur contenu, mais aussi par le choix de telle ou telle technique utilisée pour exprimer ce contenu.
Dans la même perspective j’ai rapidement initié ou intégré des projets transversaux, scéniques pour confronter l’image à d’autres médiums (danse, musiques, poésie….). Aujourd’hui, je tends à n’utiliser le mélanges des techniques de l’image que pour des projets peu ou pas du tout scéniques, c’est à dire des films, animation ou installation.
Mon activité de performeur se consacre maintenant à essayer de faire émerger l’image, le paysage, le sentiment, une histoire (ou pas) avec des méthodes volontairement low-tech, voir archaïques, mais aussi scientifiques. Se consacrer dans le temps réel à la manipulation d’objets, de matières, d’organismes chimiques, de phénomènes physiques, d’éclairages et de caméras, un cinéma qui se crée dans le temps de sa fabrication, à la vue des spectateurs.
J’utilise aussi la « lumière vidéo » à savoir l’utilisation d’images générées par ordinateur qui ont pour but de tracer des architectures dynamiques directement sur les matières physiques que je filme. Faire apparaître des mondes sensibles, vivants, dramatiques, avec presque rien, des tableaux extatiques émergeant du noir, ou brûlés dans la lumière, dans lesquels il est question de vie, de mort, de dualité, de désir… Le but étant, au fil du temps particulier de la performance, d’expérimenter et de faire émerger des relations poétiques entre soi et ces objets/matières.
La question du corps est devenue importante pour moi, tout d’abord parce que c’est lui qui transmet le mouvement aux objets et aux matières bien sûr mais aussi aux lumières et à la caméra que je manipule. La respiration, la façon de se déplacer, l’énergie que je donne à mes gestes, la fragilité de l’ensemble contribuent a insuffler l’évidente mais presque invisible humanité qui vont rendre sensibles ces scènes de matières “mortes”.
La question du corps se pose aussi en terme scénique, puisque je manipule à vue, en dessous de l’écran, les spectateurs sont souvent attirés par la corrélation entre me voire manipuler et observer le résultat à l’écran.
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